Parmi les nombreuses avalanches déclenchées volontairement ou non, il me reste quelques souvenirs qui, peut être vous feront réfléchir quand à la complexité du manteau neigeux.

1973 alors pisteur-secouriste "responsable" du secteur de la Combe de Gers réputé dangereux (station de Flaine Hte Savoie) un soir de mars à la fermeture du domaine skiable hors-piste (retour de la Combe des Foges) je fais partir volontairement une coulée dans les couloirs du bas avant la traversée en forêt, puis m'élance sans me douter que la couche de fond complètement pourrie an niveau du sol va céder à son tour, me voilà emporté et seul avec au pied des fixations bloquées et sans sécurité à l'arrière, par deux fois je déclenche en torsion et à chaque fois je remonte en surface comme un bouchon, grâce à la pente raide, je récupère mon matériel et rentre à la station.

La même année après une grosse chute de neige avec vent, je pars avec Patrice L. déclencher sous Pointe Pelouse (à la dynamite) il fait tellement froid qu'avec les gants la charge d'un kilo m'échappe des mains et tombe à nos pieds dans la rimaye au pied des rochers, s'ensuit un déclenchement décuplé par la prise d'appui de la charge sur le rocher, résultat, toute la pente est partie avec toute la signalisation du secteur, un moniteur guide de Ski Ecole Intern. enseignant sur les pistes débutants a évacué ces clients croyant que l'avalanche arriverait au bas de la station tellement l'aérosol était important, tout le secteur du haut était fermé et la plaque a parcouru environ 2km.

Le 11 juin 1990 Seul en route pour le Tacul avec pour objectif le Gervasutti, un skieur solitaire rencontré au pied de l'Aiguille du Midi me demande s'il peut se joindre à moi (le cuisinier de Club Med de Cham) OK c'est parti à deux, au premier ressaut, il me faut franchir un petit mur vertical, mes deux piolets plantés, je tire en traction et crac, la plaque part et moi avec, mon compagnon dessous est aussi pris mais finalement et encore grâce à la pente assez forte de l'endroit, la coulée ne sera pas dangereuse et mis à par un bâton perdu que l'on ne retrouvera pas, décision de ne pas continuer et de redescendre par le Glacier Rond seul, après la descente de l'échelle sommitale, je m'élance sur une neige assez dure et au cinquième virage, toute la face part sous mes pieds.....avec un nuage impressionnant. La couche partie faisait à peu près 20 cm , laissant une vieille neige glacée gros grains mais à cette époque, on skiait avec du matos de slalom, donc pas de problèmes d'accrochage. Arrivé au pied, je rencontre un guide et son client, je lui demande s'il a vu quelque chose dévaler au dessus de lui, tout étonné de la question et répondant par la négative, il m'a quand même demandé de décliner mon identité au cas ou.....Il y avait quelques traces de la coulée sur la traversée qui mène au refuge des Grands Mulets mais pas de quoi emporter des personnes...ouf!

Fevr. 1990 seul pour la montée à la face NW du col du Midi, après la petite montée de la vallée du Bronze, j'attaque les premières pentes fortes sous le versant W, la pente fait à peu près 30° et la neige est béton, j'ai du mal à me tenir avec les peaux et doit taper pour ne pas déraper, hésite un instant pour soit mettre les couteaux, soit pour monter en crampons, finalement cette hésitation m'a peut être sauvé la vie: la plaque s'est déclenchée sous mes pieds et 50m au dessus sur 2 à 2.50 m d'épaisseur et une cinquantaine de mètres de large, heureusement, je me trouvait en bordure de l'avalanche et après moultes cabrioles, c'est finalement elle qui m'a fait sortir en bordure, résultat: un bâton perdu et une grosse frayeur !

Le 27 mars 2004 Grosses frayeurs au couloir Davin, vers 8h20 une chute de séracs entraîne une petite avalanche de poudreuse alors que je suis dans l'axe, je cours rive gauche pour me mettre à l'abri, l'aérosol me submerge et je vois les blocs de glace voler dans le nuage, rassuré pour la suite de la progression sous cette barre de sérac, je continue et arrivé à la limite du brouillard, alors que je ne m'y attendais pas, une deuxième coulée m'emporte vers le bas, retour à la case départ, sans mal mais grosse frayeur, je décide cette fois de redescendre à la voiture, un peu plus bas je croise deux skieurs allant vers le Davin, me voyant tout blanc, ils comprennent assez vite qu'il leur faudra changer d'objectif, je précise que les bulletins d'avalanche donnaient un indice de 2 sur l'échelle de 5 mais que le vent devant être assez fort en altitude a du déclencher de petite coulées du sommet du couloir 900m plus haut.

 

 

 

 

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